22 Septembre 2014
Londres, le 19 Septembre 2014… Moody 's Investors annonce sa décision de maintenir sa note à la France.
L'agence décide de confirmer la note AA1 de la France. Malgré une dégradation continue et progressive de son économie et de sa force financière, le pays conserve des atouts importants, dont la richesse de son économie. L'affirmation est également soutenue par l'engagement du gouvernement à brusquer le rythme des réformes structurelles. Ce qui permettrait d’accroitre le PIB sur le long terme et devrait avoir des conséquences positives sur la demande à court terme. L’objectif est d’améliorer les bénéfices des entreprises sur une longue période grâce à une baisse des coûts et des gains de productivité. La hausse des cours des actions encouragera les entreprises à investir et la croissance induite permettra aux ménages de dépenser plus. Cela suppose un bon fonctionnement des marchés financiers et du système bancaire.
Elle compte bien enregistrer une croissance du PIB réel de 0,4% en 2014 et 0,9% en 2015 avec une nette élévation de la croissance à 1,4% en 2018.
La force économique d’un pays ne repose pas sommairement sur son stock de richesse, mais sur sa capacité à recréer et augmenter ce stock régulièrement et sur une longue période.
Le taux de croissance du pays a diminué de façon constante au cours des dernières années, passant d'environ 2% à un peu plus de 1% en moyenne.
Selon l’agence de notation, la diminution de la part de marché de la France à l’exportation met en évidence une perte progressive de sa croissance au cours des dix dernières années, attribuable à des rigidités structurelles de l’économie française qui n’ont pas été abordées par les gouvernements successifs.
Une approche plus vigoureuse du gouvernement en place à poursuivre les réformes structurelles est une étape positive. Cependant, il y a peu de chance pour que la mise en oeuvre de ces réformes soit simple.
Moody's s'attend à des risques dans l’exécution des réformes. Face à des intérêts politiques et économiques déterminants, le gouvernement devra surmonter des obstacles considérables pour faire passer son programme de réformes. Les réformes structurelles sont difficiles à mettre en oeuvre et leurs effets sont longs à se faire sentir, mais ils sont durables. Les premières réformes structurelles indispensables doivent conduire à la réduction des dépenses publiques. La France souffre d'un taux de prélèvement très élevé qui constitue la majeure partie des recettes des administrations publiques. Une bonne gestion ordonne en permanence de cadrer les organismes publics, éliminer les dépenses inutiles et excessives.
Le poids de la dette du gouvernement français a augmenté progressivement mais sensiblement au cours des deux dernières décennies entrainant la France dans une spirale continue d’affaiblissement économique.
la fiscalité étant dépassée par des niveaux toujours plus élevés de dépenses sociales, elle est maintenant à la limite de ce que la population française est prête à subir.
Les gouvernements successifs ont une pression grandissante pour réduire les dépenses du gouvernement et des administrations locales qui ne cessent de croitre.
La classification élevée AA1 de la France reflète que le pays conserve des atouts essentiels.
L'économie française est grande, productive, très diversifiée et présente une richesse considérable en termes de PIB par habitant et des niveaux modérés d'endettement des ménages. La France garde des institutions fortes qui permettent d’en tirer le meilleur et d’envisager le succès des réformes nécessaires engagées.
Edwige Despres