9 Février 2015
L’Europe voit en la rencontre entre Alexis Tsipras et Martin Schulz une première lecture des plans d’actions de la Grèce. Chacun avance un pas après l’autre. L’Europe compte bien durcir le ton si la Grèce n’entre pas dans le rang.
Dimanche 25 janvier, a eu lieu la première rencontre officielle entre Alexis Tsipras, le nouveau Premier Ministre grec et Martin Schulz, le Président du Parlement européen.
Alexis Tsipras a déclaré que cette visite a pour objectif de sceller la relation et de « trouver des solutions sur une base commune ». Il a assuré « ne pas chercher le conflit » avec les partenaires européens, notamment l'Allemagne avec laquelle la communication n’est pas favorable.
Leurs échanges ont été rassurants selon Martin Schulz avant l’ouverture des désaccords sur les mesures d’austérité et la dette grecque.
M. Schulz assure que le gouvernement de M. Tsipras veut travailler dans un esprit de partenariat et Bruxelles tente de trouver une solution pour éviter une sortie de la zone euro. Martin Schulz fait état d’un début de fracture et recommande à Alexis Tsipras de « cesser ses attaques contre Angela Merkel ». L’UE redoute le couple Tsipras-Poutine, le nouveau gouvernement grec a multiplié les déclarations pro-russes. Martin Schulz a prié Alexis Tsipras de ne pas s'écarter de la position de l'UE vis-à-vis de la Russie dans le conflit ukrainien.
Les deux hommes ont abordé le programme du nouveau gouvernement et la lutte contre l'évasion fiscale. Alexis Tsipras aurait évoqué directement une restructuration de la dette. M. Schulz confirme ne pas avoir fait le déplacement pour amorcer une négociation de la dette grecque (320 milliards d’euros, 175% du PIB) mais pour « renouer le dialogue, après les problèmes de communication pendant les élections parlementaires grecques ». Angela Merkel a exclu un "nouvel effacement".
Pour la commission européenne, il n’est pas question de supprimer la dette, ni d’accepter un effacement, même partiel. Le gouvernement grec décide alors de missionner la banque Lazard comme conseil sur la dette.
L’Allemagne sera intraitable et les débats promettent d’être cinglants.
Y aura-t-il des conséquences, en accordant aux Grecs ce qui a été refusé jusqu’à présent à d’autres ?
Edwige Despres