9 Juin 2015
La République du Yémen est fondée en 1990, réunissant la République démocratique et la République arabe qui ne forment plus qu'un seul état. La révolution du Printemps arabe débute en 2011. Le peuple se révolte contre le gouvernement et l'attaque du palais présidentiel en juin contraint le président à quitter le pouvoir en février 2012.
Pourquoi le Yémen est-il instable?
Le Yémen a subi de violents conflits causé par des luttes de pouvoir entre factions tribales et militaires. La mauvaise gouvernance, la corruption, l'épuisement des ressources ont entravé le développement du pays, considéré comme le plus pauvre du Moyen-Orient.
Comment la guerre a-t-elle commencé?
En 2011, le Printemps arabe a poussé le pays au bord de la guerre civile. Les Nations Unies sont intervenues pour une transition pacifique avec l'appui de six pays du Conseil régional de coopération du Golfe (CCG). En 2014, les Houthis, insurgés Chiites d'al- Quaïda (AQAP la branche la plus dangereuse en raison de son expertise technique), basés dans le nord du Yémen et soutenus par l'Iran dénoncent un rétrécissement de leur pouvoir et prennent le contrôle de la capitale. L'Arabie saoudite, en réponse lance des frappes aériennes. La situation se complique encore avec l'émergence à la fin 2014, d'une filiale au Yémen du groupe djihadiste État islamique qui cherche à éclipser AQAP (Al-Qaeda in the Arabian Peninsula).
Qui sont les Houthis?
Les Houthis adhèrent à une branche de l'islam chiite connue sous le nom de zaïdisme et gouvernent le Yémen du Nord. Les Houthis sont ainsi nommé en raison de l'implication de Hussein Badr al-Din al-Houthi qui a mené le premier soulèvement en 2004 pour accroitre l'autonomie du groupe à la province de Saada. Tué par l'armée yéménite en 2004, sa famille a mené cinq rébellions depuis.
Où est l'intérêt pour les djihadistes ?
C'est un terrain fertile pour les djihadistes transnationaux qui offre à l'Iran une occasion d'étendre son influence et de nourrir un allié chiite. Le Yemen se situe sur le détroit de Bab al- Mandeb, une étroite voie d'eau reliant la mer Rouge au golfe d'Aden, une grande partie des livraisons de pétrole passe par là.
Les Saoudiens et les Houthis parlent publiquement de la nécessité d'arrêter le conflit, mais c'est difficile de savoir si un quelconque accord peut aboutir. L'Arabie saoudite et ses alliés visent à instaurer la sécurité et la stabilité par la mise en place d'un processus politique. Les Houthis appellent à la reprise des négociations parrainées par l'ONU mais seulement après un arrêt complet des attaques.
Edwige Després