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L’urgence aux portes

Publié le par Edwige Després

Credit : Salaam Cultural Museum (SCM)

Credit : Salaam Cultural Museum (SCM)

Devant l’ampleur de cette migration de masse, les frontières européennes se sont lentement ouvertes se montrant parfois incapables de déployer des conditions d’accueil acceptables. L’absence de réactions des politiques dans le monde a créé des situations de violences et de chaos sur le sol européen.

C’est la crise humanitaire la plus grave depuis la seconde guerre mondiale. Ils sont des milliers à vouloir échapper à la guerre et se rendre en Europe, les gouvernements qui ne s’attendaient pas à une telle invasion, sont dépassés et font leurs comptes pour savoir ‘’qui prend combien’’.

Devant un tel mouvement, le plan d’urgence mis en place par le Conseil européen n’a pas répondu aux besoins : En avril 2015, il demande aux pays les plus proches des frontières, d’organiser une répartition des réfugiés sur la base du volontariat ; la commission ordonne également un relevé des empreintes digitales de chaque migrant entrant dans l’UE. Ce plan s’est révélé impossible à mettre en place et la répartition de réfugiés s’est avérée inégale.

Mercredi 23 septembre se tient un sommet entre les chefs d’États, afin de parvenir à un accord et pour éviter une dislocation entre les pays membres. Parmi les sujets les plus tendus, l’histoire qui concerne 120 000 réfugiés arrivés en Grèce, en Italie et en Hongrie qui doivent être répartis sur les autres pays. José Gurría économiste mexicain explique que le coût de cette crise est terrifiant et prévient qu’il est capital de trouver un moyen équitable de répartir les réfugiés.

En France, les partis de droite attisent l’opinion avec une "invasion musulmane", bien que cette vague de Syriens est principalement composée d’artisans, d’étudiants et d’entrepreneurs, souvent laïques dans leurs modes de vie. Ils ont beaucoup à offrir aux États européens où les taux de natalité sont faibles. Pour beaucoup de réfugiés, la France n’est pas très populaire. Interrogés par la presse, ils expliquent ne pas avoir quitté une terre en déroute pour trouver un terrain miné par le chômage, la lenteur administrative et les squats pernicieux. Pourtant, ce sont les immigrants idéals, les intégrer et les installer rapidement c’est tirer le meilleur parti de leurs compétences.

De l’autre côté l’Atlantique, Les quotidiens américains accusent les européens de manquer de leadership et si l’Amérique n’a pas pris part dans cette crise c’est parce qu’elle craint pour sa sécurité nationale.

Seattle est l'une des nombreuses communautés à travers les États-Unis qui vient en aide aux réfugiés. Certaines associations fournissent l'aide d'urgence comme des abris temporaires, des articles d'hygiène, des pots, des casseroles, des ustensiles de cuisine. Soutenir une famille de réfugiés avec un kit de fournitures coûte en moyenne 550 $.

Au cours des quatre dernières années l'exode syrien a créé une génération perdue de jeunes sans éducation ni perspectives. Le risque de ces laissé-pour-compte est de générer de la colère et de conduire un grand nombre à rejoindre les milices djihadistes.

Edwige Després.

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Fitch envisage d'abaisser la note de la France...

Publié le par Edwige DESPRES

Publié dans Économie, France, Europe

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Match Obama et Poutine… Mais, où est l’arbitre ?

Publié le par Edwige Després

Et alors, cʼest qui le plus fort ?

Pour quelles raisons Poutine a t-il envahi l’Ukraine ?

D’une part, à cause de la répression et de la propagande. La mise en évidence du danger de se faire rejeter à cause de son impopularité grandissante. Les gens commencent à le mépriser, lors des grandes manifestations contre les fraudes électorales. Prendre l’Ukraine c’est agrandir son territoire et son pouvoir.

D’autre part, les membres du gouvernement du clan Poutine voudraient mettre la main sur quelques joyaux de l'économie ukrainienne, dont les mines, les terres agricoles si riches que la Russie aimerait bien exploiter à son profit et sans oublier les raisons géostratégiques. Enfin, la Russie en a les moyens et une partie de la population ukrainienne y est favorable. Économiquement, la Russie est forte. Alors quʼen 1999 lʼinstitution du FMI prévoyait un effondrement de 7% du PIB, cʼest finalement une croissance de 6,7% qui a été enregistrée. La dette publique de la Russie est faible et constante avec une prévision de 13,7% en 2014 selon la Coface. Ses points forts sont dʼabondantes ressources naturelles (pétrole, gaz et métaux), une main-dʼoeuvre qualifiée, des réserves de change confortables, une puissance régionale et énergétique affirmée. Il nʼen reste pas moins quʼelle présente de nombreuses faiblesses, lʼaccentuation du caractère rentier de lʼéconomie, le manque de compétitivité du secteur industriel, le secteur bancaire privé fragile, une démographie déclinante, des lacunes persistantes dans lʼenvironnement des affaires.

D’un point de vu militaire, la Russie reste infiniment plus puissante que les forces armées yougoslaves, irakiennes, libyennes et syriennes réunies. On ne peut pas évincer la possibilité dʼune frappe nucléaire russe. Les flottes aériennes américaines ou européennes ne pourraient pas faire face aux S-300P et V, S-400, Buk, Tor, Pantsir, Su-27 et MiG-31 de lʼarmée russe.

Et l’ONU dans tout ça ?

Sur le site des Nations Unies, on peut lire le rapport de l’assemblée générale qui dit avoir voté une résolution sur « l’intégrité territoriale de l’Ukraine » elle souligne que le référendum organisé en République autonome de Crimée et dans la ville de Sébastopol, le 16 mars, n’a aucune validité. Imperturbable, la Russie a continué de saluer un « événement véritablement historique, au cours duquel, par une écrasante majorité, la Crimée a été réunifiée à la Russie. »

Le Bon

Qu’en pense Barak Obama et quelles sont ses intentions ? Sur le principe c’est une annexion. L’envahisseur doit être sanctionné oui mais… c’est Poutine en face. Alors Il exerce un chantage de représailles économiques sur la Russie, profitant dʼun soutien absolu des gouvernements européens en leur dictant, de ne plus acheter de pétrole aux Russes, de refuser à tout prix un partage de l'Ukraine, de restreindre les exportations dans le secteur des hautes technologies.

Le statut de voisin de la Russie est un handicap pour l’Europe dont les États-Unis ne souffrent pas. Les intérêts politiques et économiques de lʼUnion européenne l’ont poussée à se placer sous autorité américaine et à suivre au mot près ce que Washington ou l’Otan décideront.

L’Europe n’a pas lʼoption de choisir ses adversaires ou ses alliés comme elle le souhaiterait ; encore moins la France, elle ne le peut pas, parce que Obama ne le veut pas. La France est trop petite pour prendre position.

La Brute

Prenons le discours de Vladimir Poutine le 4 février 2013 devant la Douma (État de l'Assemblée fédérale de la Fédération de Russie) :

«En Russie vivent les Russes. Toute minorité, d'où qu'elle soit, si elle veut vivre en Russie, travailler et se nourrir en Russie, doit parler russe et doit respecter les lois russes. S'ils se réfèrent à la Sharia, nous leur recommandons de se rendre dans les pays où la Sharia est la loi de l'Etat. La Russie n'a pas besoin des minorités. Les minorités ont besoin de la Russie, nous ne leur accorderons pas de privilèges spéciaux ou n'essayerons pas de changer nos lois pour satisfaire leurs désirs, quels que soient leurs hurlements à propos de la discrimination. Nous devons apprendre du suicide de l'Amérique, de l'Angleterre, de la Hollande et de la France si nous voulons que la Russie survive comme une Nation. »

Nous renvoyant une image de nous-même, capitularde, lâche, méprisable, grotesque. Mais dans toute caricature, sʼy cache souvent une réalité. Le fond du discours de Poutine est raisonnable, en outre sa grandeur et sa puissance lui donne les moyens de l’appliquer. Néanmoins, ces valeurs restent dangereuses dans les mains d’un tout-puissant s’il n’y a pas un contre-pouvoir pour les maîtriser.

Le Truand

Avec la Russie en son sein, lʼOccident serait plus à même de défendre ses intérêts face à lʼislamisme radical, qui se nourrit de notre faiblesse. Les Musulmans ont toujours été perçus par les Russes comme des rebelles devant faire lʼobjet dʼune surveillance particulière. lʼEtat russe attend de ses musulmans une loyauté sans faille. Lʼobligation est faite au clergé musulman de lui rendre des comptes. Les activités religieuses, les institutions religieuses et organisations politiques religieuses sont surveillées et les contacts avec les étrangers sont contrôlés dans le but de contrer les influences externes. La loi sur la liberté de conscience et sur les associations religieuses, la loi sur les partis politiques ou encore la loi pour combattre les activités extrémistes limitent les activités des organisations politiques et religieuses musulmanes, en les empêchant par exemple de fonder un parti politique sur une base ethnique et religieuse ou encore dʼavoir un statut dʼorganisation officielle. Depuis la loi sur la lutte contre le terrorisme de 2006, la répression est systématique à lʼencontre de toute personne suspectée de participer de près ou de loin à des activités liées à lʼislamisme radical. Certaines organisations de défense des droits de lʼHomme vont jusquʼà parler de détournement de la lutte contre le terrorisme et lʼextrémisme.

Un allier démocrate ou un voisin belliciste

Si l’Europe n’achète plus de gaz à son voisin russe, ça va lui coûter très cher. En ce qui concerne la France, selon Patrick Artus, directeur de la recherche et des études à Natixis et administrateur de Total, les sanctions-réactions vont avoir une influence sur le PIB qui chutera de 8 points et le nombre de chômeurs augmentera de 1,4 million.

Le gaz est le véritable talon d’Achille de l’Europe compte tenu de sa dépendance aux hydrocarbures russes. La Russie elle-même, dont l’économie est de plus en plus dépendante des exportations d’hydrocarbures, n’a aucun intérêt immédiat à fermer les robinets vers l’Europe. Elle utilise à titre de rétorsion une mesure bien plus stratégique en augmentant ses prix. L’Europe quant à elle, dispose sur ce point, d’alternatives face à ce voisin impérialiste. Elle pourrait exploiter les ressources de ses alliés démocrates. En effet, L’Amérique du nord, a exporté l’an dernier quasiment autant de gaz (12% des exportations mondiales) que le Qatar et les Emirats arabes réunis. Si la Russie reste le premier pays exportateur avec 21% du total mondial.

LʼEurope, arbitre ou dindon de la farce ?

La constitution européenne refusée par certains peuples européens comme les français en 2005 aurait fourni à l’Europe le moyen de choisir ses alliés et ses adversaires.

Elle aurait donné une réelle dimension à la commission européenne et à son Président, favorisant certainement aussi l’émergence d’une véritable puissance politique et militaire européenne. Encore une fois, la France est trop petite pour devenir cohérente et puissante. Une Europe forte aurait porté plus aisément la voix de la France qui s’égosille à vouloir faire entendre au monde qu’elle est encore dans la cour des grands.

Match Obama et Poutine… Mais, où est l’arbitre ?
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